top of page

Des amateurs qualifiés pour le marathon de Paris 2024 !


Pour la première fois, le marathon des Jeux Olympiques sera ouvert à un grand nombre d’athlètes. Le marathon était habituellement réservé aux sportifs de haut niveau, mais l’organisation de Paris 2024 a offert une chance aux coureurs amateurs d'obtenir leur dossard olympique. Ils s'élanceront quelques heures après les prétendants au titre. Certains n'ont pas laissé passer cette chance lors du défi qui s'offrait à eux ce 31 octobre. Les sportifs ont profité de la première opportunité pour se qualifier aux JO en finissant leur 5 km avant Eliud Kipchoge.



Si Eliud Kipchoge l'a rattrapé, Michaël a reçu son dossard pour le marathon olympique. Crédit photo : Etienne Garnier / L'Equipe.

Plus de trois mille cinq-cents coureurs ont défié Eliud Kipchoge sur cinq kilomètres, le 31 octobre 2021. Ce défi était le premier événement organisé par Paris 2024 pour les coureurs amateurs. Plus de mille coureurs amateurs se sont qualifiés au marathon des prochains Jeux Olympiques, dont Michaël, journaliste à L’Equipe qui courait et couvrait l’évènement pour le quotidien en même temps.


Hortense, journaliste chez RTL, participait pour son plaisir au challenge, profitant de ne pas travailler le week-end. Participant à sa première course depuis novembre 2019, elle s'est qualifiée pour le marathon. À l'époque de son premier semi-marathon, elle avait déjà en tête de saisir cette opportunité. Elle est fière « de pouvoir vivre une compétition plutôt réservée aux sportifs de haut niveau en général. C’est sympa de se dire qu’on va courir sur le même parcours que ces athlètes dans trois ans. » La coureuse avoue avoir profité de son inexpérience : "je savais que j'avais de la chance d'être parmi les plus lents et j’ai fait un bon temps."


Enfin, Charly, coureur depuis la fin du premier confinement, a été surpris lorsqu'il a découvert un message de l’organisation lui annonçant "qu'il est arrivé avant Kipchoge." Le coureur kényan l’avait pourtant "rattrapé à 80 mètres de la ligne d’arrivée" se rappelle-t-il. Il pourrait faire parti des repêchés.

Avec leurs respectifs 15, 10 et 6 km/h, ces coureurs amateurs ont ainsi réussi à passer la ligne d’arrivée devant Eliud Kipchoge, dont la moyenne record d'allure est de 21 km/h. Le Kenyan a aussi aspiré de nombreux challengers.


Des préparations sur le court terme

Pourtant, leurs préparations auront été courtes. Michaël, 28 ans, s’est fait rattrapé par Kipchoge dans le dernier kilomètre. "Les séquelles du marathon couru deux semaines plus tôt ont rendu mes jambes lourdes lors du dernier kilomètre" raconte-t-il. Depuis fin juillet, le journaliste s’était préparé aux 42 kilomètres de Paris : « Je courais trois fois par semaine : une où je faisais du fractionné, une où je m'entraînais sur 14 kilomètres et une sortie longue jusqu’à 32 kilomètres."

Après le marathon auquel il s’était entraîné durant douze semaines, le journaliste espérait se reposer pendant deux semaines. La première course avait lieu le 17 octobre et le 5km le 31, soit seulement deux semaines après ses 42km. Une distance inconnue pour ses jambes qui avaient besoin de s’entrainer à une allure différente. Ainsi, après une semaine de repos, il ne s’entraina que deux fois sur les 5km pour préparer l'événement. Il souhaite maintenant laisser ses jambes tranquilles jusqu’à la fin de l’année.

Débutant en 2016, Michaël est bien plus expérimenté que Charly et Hortense. Il est le seul à avoir couru un marathon, une suite logique à un 10km, un 20km et deux semi-marathons.

Se présentant comme une coureuse du dimanche, Hortense a commencé la course à pied en 2017. Elle explique que cela lui permettait de "se défouler à l’époque où elle passait ses concours pour entrer en école de journalisme."

Hortense s’entraînait au moins une fois par semaine, et estime « que deux fois, c’était très bien et trois était vraiment top." Contrairement à Michaël ou Charly, elle passait aussi du temps à la salle de sport, du moins, avant le confinement. Aujourd’hui, elle n’aimerait pas forcément "retourner s’enfermer dans une salle."

Inspirés et démotivés pendant le confinement




Charly lors de sa première course, un 10 kilomètres, à Tours. Crédit photo : Maindru Photo

Charly s'est motivé de façon originale. Une série regardée pendant le premier confinement l'y a aidé : "Avant je n’étais pas du tout sportif, comme un des personnages d’How I met your mother. Il court le marathon de New York et explique qu’en allant à son rythme, tout le monde peut courir un marathon." Il s’est donc lancé avec pour objectif de parcourir les 42km avant d’arrêter de courir avant de se rendre compte qu’il adorait cela. Censé être au départ de son premier 10 kilomètres le 31 octobre, il n’en courra finalement que cinq pour se qualifier au marathon olympique “en trente minutes" indique-t-il. Plus tôt, il avait déjà participé aux 20km de Tours, soit près d’un semi-marathon (21,0975 kilomètres).

Selon ses horaires de travail, Charly pouvait faire plus ou moins de séances par semaine. Le coureur de 32 ans utilisait une application pour générer ses programmes d’entraînements. Ses séances pouvaient durer "entre une et deux heures en général" et se compter "entre deux et trois par semaine en moyenne" estime-t-il même s’il pouvait monter à 2h30 quand il préparait sa première course à Tours.

Contrairement aux nombreux coureurs à pied qui profitaient de leurs heures de sport pour sortir pendant le confinement, Hortense a perdu sa motivation et ne courait plus. Alors enfermée, sa principale activité était le yoga. Elle ajoute qu’elle faisait « quelques abdos » le matin.

La jeune femme a repris tout doucement son rythme depuis. Elle avoue son soulagement après sa course : "heureusement que c’était un 5 kilomètres pour se qualifier. Je ne pense pas que j’aurais réussi si j’avais dû faire 15 kilomètres." Elle a maintenant trois ans pour être dans une forme optimale sous la chaleur pressentie qu'elle redoute lors de la course olympique.

« Courir au moins un marathon d’ici 2024 »

Hortense et Charly ne veulent pas griller les étapes. La journaliste envisage de courir deux compétitions par an et n’a programmé pour l’instant “qu’un seul marathon d'ici 2024.” Même si elle pense se tester une seule fois sur la distance avant les Jeux Olympiques, la jeune femme veut s’y préparer un maximum grâce à "un programme préparé par un coach et avec les conseils de marathoniens expérimentés." Hortense comme Charly souhaitent participer à une course organisée sur leurs terres d'origines… Habitant à Vierzon (Cher) aujourd'hui, le jeune coureur ambitionne de courir le marathon de La Rochelle. Étudiante à Lille, quand elle a commencé à courir, la journaliste courrait bien la "Transbaie", 17 kilomètres dans la vase de la baie de Somme.


En parallèle de l’entrainement, Charly veut participer dès 2022 à deux semi-marathons et un 42 kilomètres. Michaël connait déjà le marathon de Paris, qu'il va de nouveau courir, au printemps, début avril et aimerait découvrir de nouvelles “ambiances en courant 42 kilomètres dans Berlin ou Londres", des marathons qu'Eliud Kipchoge a déjà remporté.


Ewen Gavet




bottom of page