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JO Pékin 2022 : Le bilan de l’Équipe de France

Dernière mise à jour : 8 mars 2022

ENTRE SUCCÈS ET AMERTUME


Du 4 au 20 février 2022, Pékin accueillait les XXIVèmes Jeux Olympiques d'hiver de l'histoire. Pour la France et ses 88 représentants, le record de médailles en ligne de mire.


Le défilé des Français lors de la cérémonie d'ouverture (crédit photos : France Info)


Quinze, voilà l'objectif affiché au départ par le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français), soit autant de médailles qu'à Sotchi (2014) et Pyeongchang (2018). Dans le Nid d'Oiseau de Pékin, nos athlètes défilent, formation en « V ». En tête d'escadron, deux porte-drapeaux font voler les trois couleurs à bout de bras : Tessa Worley et le revenant Kévin Rolland.


Un envol réussi

Dès le premier jour de course, le biathlon montre la voie. Déjà perçu depuis quelques olympiades comme le sport le plus pourvoyeur de médailles pour la délégation française, le relais mixte composé d'Anaïs Chevalier-Bouchet, Julia Simon, Emilien Jacquelin et Quentin Fillon Maillet s'adjuge une sublime deuxième place à une plume de la Norvège. Les Jeux démarrent sur les chapeaux de roues pour nos tricolores en quête de records. Malgré les déceptions des bosseurs le lendemain – Benjamin Cavet et Perrine Laffont tous les deux quatrièmes du ski de bosses – quelques belles histoires vont éclore et faire rêver les Français.


Troisième jour de compétition : l'épreuve reine des skieurs alpins, l'heure de la descente hommes a sonné. Johan Clarey, 41 ans, dévale la pente et franchit la ligne avec le deuxième chrono : il devient le plus vieux médaillé olympique aux sports d'hiver. L'exploit du patron résonne jusqu'aux oreilles des biathlètes et quelques heures plus tard, la jeune maman Anaïs Chevalier-Bouchet remporte déjà la deuxième médaille de ses Jeux, avec l'argent de l'Individuel. S'ensuivent alors les éclosions de Tess Ledeux en Big Air, médaillée d'argent, du Jurassien Quentin Fillon Maillet goûtant à l'or et de l'argentée Chloé Trespeuch en snowboard cross.


Johan Clarey et sa sublime médaille d'argent (crédit photos : France TV)


« Être attendu n'est pas un cadeau du ciel »

Alexis Pinturault et Martin Fourcade s'étaient entretenus avec le journal L'Equipe avant ces Jeux. Le quotidien soulignait une phrase : « être attendu n'est pas un cadeau du ciel ». Alexis Pinturault l'a confirmé sur la neige artificielle chinoise : 11ème du Super-G, 5ème du Géant, 16ème du slalom et une chute en combiné. Le skieur de Courchevel peut s'inquiéter, un mois et demi avant la Coupe du monde chez lui dans les Alpes, et surtout un an avant l'événement tant attendu en France : les championnats du monde de Courchevel/Meribel.


Loin du Nid d'Oiseau, les Français du combiné nordique ont déployé leurs ailes. Sur petit et grand tremplin, Mattéo Baud, Laurent Muhlenthaler, Gaël Blondeau et Antoine Gérard n'en finissent plus d'apprendre aux côtés des aigles allemands et norvégiens, rois de la discipline. En combiné, la vie après Jason Lamy-Chappuis est complexe, il leur faudra s'armer de patience pour réussir ce long vol qui les mènera en 2026 sur les pistes italiennes.

Outre la grande réussite du biathlon (sept médailles) et l’incroyable performance de Justine Braisaz-Bouchet (en or sur la mass-start), les Français ont bien eu du mal à s'imposer dans ces Jeux. Les grandes déceptions des sprinteurs français du ski de fond, l'incompréhension des échecs du ski cross et snowboard cross masculin, la désolation de notre porte-drapeau Tessa Worley ont subitement noirci le tableau Bleu, Blanc et Rouge.


Justine Braisaz-Bouchet remporte la mass-start ce 18 février (crédit photo : Europe 1)

Mais quand même... on a vibré


Dans la vie, il est des exploits que seuls nos modèles peuvent réaliser. Des moments qui nous émeuvent plus que d'autres, et des histoires qui forcent le respect. À 32 ans, Kévin Rolland, porte-drapeau, s'est offert un jubilé olympique extraordinaire : une finale en ski halfpipe. Il y a trois ans, il sortait à peine du coma des suites d'une lourde chute. On lui prédisait une vie en fauteuil à ne plus jamais monter ses skis. Il termine sixième de la finale, debout, en bas des trois runs, une belle leçon de vie. Merci monsieur Kévin Rolland.


Malgré une deuxième semaine difficile à digérer, Clément Noël fut la surprise du chef, une cerise sur le gâteau, le nappage sur la bûche. Vainqueur du slalom, l'Isérois offre à la France un titre que tout le ski alpin attendait depuis Antoine Dénériaz en 2006. Clément Noël troque ainsi sa médaille en chocolat de PyeongChang, pour l'or chinois.

Quentin Fillon Maillet n'était pas le plus attendu, espoir il y avait, sans démesure. Pourtant, exploit il y a eu, presque avec excès. Cinq médailles : deux en or, trois en argent. Le premier Français depuis Julien Brulé (1920) et Roger Ducret (1924) à gagner autant de métaux sur une édition olympique, le seul sur une édition hivernale. Symbole de sa réussite, l’œil de faucon de ces Jeux fut désigné porte-drapeau de la délégation française pour la cérémonie de clôture.


Sur la patinoire olympique du Palais omnisports de Pékin, ce fut une tout autre parade que nous ont offert Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron. Une parade amoureuse, un 14 février, « Ah ce destin ! ». Unis et déterminés, ils nous ont rassemblés autour du plaisir de la danse et du spectacle, un moment suspendu, un titre olympique glané pour l'éternité et l'immense joie que procure la danse du bonheur.


Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron durant leur programme de danse rythmique (crédit photo : L'Union)


Pékin éteint ainsi sa flamme sur un bilan contrasté pour une partie de notre délégation. Les Français devront prouver que leurs quelques exploits n'étaient pas des feux de paille, dans le Nid d'Oiseau, ce serait un comble ! Rendez-vous en 2026, à Milan Cortina d'Ampezzo.


Matéo Benoist-Fritsch

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