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Hélène Legrais : pionnière du journalisme sportif au féminin



Hélène Legrais est une pionnière du journalisme de sport au féminin. En 1984, après être sortie major de sa promo de l’école de journalisme de Lille, elle entre comme stagiaire dans le service des sports de France Inter. Cette année-là, elles seront trois femmes à intégrer la rédaction : Marianne Mako, Nathalie Le Broc et donc, Hélène Legrais. Dans son roman, “Nous étions trois”, sorti en octobre 2020, elle raconte la beauté, mais aussi les difficultés liées au sexisme quotidien, du métier de journaliste de sport, où leur entraide va les aider à surmonter toutes ces épreuves.


Propos recueillis par Luca Saïsset


Comment vous est venu l'amour du sport et du journalisme ?


"J'ai toujours aimé le sport. J'étais sportive, je faisais de tout quand j'étais gamine. J'ai fait de l'athlétisme, fond et demi fond, j'ai même participé aux premiers championnats de France cadette de cross en Normandie. J'ai également fait du handball et du football pendant cinq ans. A Las Cobas, qui est un quartier de Perpignan, puis à Canet. Je suis devenu fan de football à mes onze ans, après avoir vu mon premier match de football à la télévision. C'était l'Ajax d'Amsterdam contre l'Inter de Milan en finale de Ligue des Champions. J'ai vu Johann Cruyff et je ne m'en suis pas remise (Rires). J’ai commencé à le suivre à l'Ajax, puis il a eu la bonne idée de signer dans le coin, à Barcelone, donc j'allais le voir jouer. Johann Cruyff était l'idole de mon adolescence.


Le journalisme, c'est autre chose. J'ai toujours écrit. Des petites histoires, des poèmes, des chansons, des pièces de théâtre que je faisais jouer aux copains du quartier. Tout me passionnait, j'avais envie de tout connaître, de tout comprendre, de rencontrer plein de gens. A quatorze ans j'ai décidé que je voulais devenir journaliste et écrivain, et c'est ce que je suis devenue (Rires)."


Quelle a été votre première expérience avec le journalisme ?


"J'ai commencé à travailler comme pigiste à l'Indépendant, le journal local. Mais il n'y avait rien d'organisé à l'époque, on était au tout début des années 1980, et les stages de Troisième n'existaient pas. J'y suis allé au culot, j'ai demandé s'ils pouvaient me prendre pendant les vacances de Pâques. Ils m'ont pris une semaine, m'ont fait tourner dans tous les services, me montrant ce qu'ils faisaient. Puis on m'a dit « ce serait bien que tu termines en rédigeant un article, mais c'est sur le sport, ça ne te gêne pas ? ». Évidemment ça ne me dérangeait pas du tout, j’étais ravie. C'est comme ça que j'ai fait mon premier article dans l'Indépendant. C'était du foot. Comme ici c'est plutôt rugby, il n'y avait pas trop de candidats, et j'en ai profité. J'ai eu de la chance, je suis partie toute seule avec mon propre appareil photo, et j'ai réussi à avoir le but en photo.


Ils m'ont conservé en tant que pigiste. Je suis ensuite partie faire l'école de journalisme à Lille, j'ai touché à tous les sujets, et je suis sortie major de ma promo. Je crois que ça en a surpris plus d'un quand j'ai dit « non, non je ne veux pas être reporter chez TF1, je veux faire le sport à France Inter ». Je savais que je ne ferais pas ça toute la vie mais je voulais commencer par la radio. C'est comme ça que j'ai commencé ma carrière de journaliste sportive et que je suis rentrée au service des sports de France Inter en 1984."


A votre départ pour l'école de journalisme à Lille, quelle carrière vous vous imaginiez faire ?


"L'indépendant voulait me garder, mais je voulais faire cette école pour apprendre mon métier. Parce que je fonctionnais à l'instinct, et visiblement ça marchait plutôt bien, mais je voulais voir d'autres façons de travailler. Donc, quand je suis arrivé à Lille, c'était dans l'idée de faire de la presse écrite. Lors du premier cours de radio, ça a été un coup de foudre. J'ai commencé à parler au micro, et Michel Cellier, qui était le correspondant de RTL dans le nord de la France, et qui donnait le cours, m'a dit « c'est miraculeux, tu es faites pour ça ».

Effectivement, je me suis de suite sentie à ma place. J'ai donc changé mon fusil d'épaule et décidé de faire de la radio. A l'époque, la radio, c'était le seul média instantané. Avec les Nagra, nos bandes magnétiques de l'époque, on était directement sur le terrain, on faisait les interviews et le montage sur place avec nos ciseaux, et on envoyait tout ça par téléphone fixe. J'adorais ça."


Vous faites votre premier direct du Multiplex Ligue 1 à Lens, et vous expliquez que jusqu'au dernier moment, vous pensiez que les titulaires allaient revenir et le faire à votre place. Vous pouvez expliquer ce sentiment d'impossibilité ?


"Tout simplement, parce qu'aucune femme ne l’avait fait avant moi. Ils avaient déjà donné leur chance à l'autre pigiste, qui était un garçon. Je leur montrais que j'avais envie de le faire mais, ils ne me l'avaient jamais proposé. C'est moi qui ai eu cette sensation là quand ils me l'ont proposé. Je ne sais pas pour quelle raison je me suis mis dans la tête qu'il y en a un qui allait débarquer pour le faire à ma place. L'avantage, c'est que je n'avais aucune pression. J'ai commencé le match toute surprise que ce soit moi qui parle au micro. Depuis, j'en ai discuté avec Jean Pierre Mortagne, qui m'a assuré qu'il pensait que j'étais prête et qu'à aucun moment il avait imaginé me remplacer ce jour-là. C'est moi qui avait mal interprété à l'époque. D'ailleurs, il y a une caricature qui était sortie dans un journal, où le dessinateur avait représenté plusieurs journalistes, hommes mis de côté, moi toute seule au micro et eux en train de discuter, se demander « qu'est ce qu'elle vient faire là cette nana ? ». L'ambiance était comme ça. J'en avais l'habitude.


Quand on fait quelque chose qui n'a jamais été fait auparavant, on essaie de s'adapter, de réagir, d'interpréter. On a aucun repère. Donc non ce n'était pas un hasard, il m'avait bien envoyé moi. Je n'y croyais pas jusqu'au bout, mais ça a eu un avantage, c'est que je n'ai eu aucune pression. Sinon je n'aurais pas dormi de la nuit la veille."



Vous dites souvent que vous avez souhaité faire votre carrière de journaliste sportive dans votre jeunesse afin d'avoir le même âge que les personnes que vous interviewez. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ?


"Quand j'ai commencé en tant que pigiste, j'avais le même âge, voire plus jeune que les athlètes que j'interviewais. J'essayais de m'imaginer à quarante ans dans les vestiaires, avec des jeunes qui pourraient être mes fils ou filles. Je me suis dit que l'ambiance ne serait pas la même, et que nous n'aurions pas les mêmes références.


Je suis contente d'avoir fait ce choix à l'époque et d'avoir fini aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, alors que j'avais 31 ans. A peu près à l'âge auquel un sportif raccroche. Mais c'était personnel, je ne veux pas imposer ce choix à qui que ce soit.


Peut-être que pour des hommes c'est différent, mais étant une femme je me sentais plus à l'aise d'avoir cette connivence. D'ailleurs je suis encore restée amie avec certains aujourd’hui. Avec l'âge, j'aurais peut-être développé une forme d’instinct maternel.


Aujourd'hui je donne des cours de journalisme à des étudiants, et je me rends compte que l'on a un fossé au niveau des références. J'essaye tout de même de suivre, mais les jeunes n'en ont rien à faire de nos références à nous. Cette différence existe, nous n'avons pas vécu les mêmes choses.


Par exemple aujourd'hui, j'ai beaucoup plus de mal à suivre, parce que le football et le sport en général n'est plus du tout le même que celui que j'ai connu. Le fric a pris une telle importance... Du coup les jeunes qui pratiquent du sport professionnel aujourd'hui n'ont pas les mêmes choses dans la tête que ce que nous pouvions avoir à l'époque. Ils ne voient pas le sport de la même manière, et c'est normal. Ils sont dans un autre contexte. Ce sport en quelque sorte, ce n'est pas le mien, c'est celui d'une autre génération. Je continue à analyser et m'intéresser au sport, mais je n'arrive pas à m'identifier, me projeter comme en faisant partie."


Quel est votre plus beau souvenir, et l’accomplissement dont vous êtes la plus fière, de votre carrière de journaliste de sports ?


"Le plus beau souvenir : c'est lorsque l'on m'a envoyée suivre Stéphane Peyron, lorsqu'il a atteint le pôle Nord magnétique en planche à voile. Le pôle Nord, c'était génial. Il y avait une équipe très sympathique. Nous n'étions pas beaucoup de journalistes. Nous étions dans le grand Nord canadien, et on survolait la glace qui était tellement ancienne, qu'elle prenait une couleur bleu turquoise magnifique. L'air était si pur que les distances paraissaient courtes à vue d’œil. Mais on parle d'un autre temps, l'on ne parlait pas de réchauffement climatique. C'est le souvenir le plus beau que j'ai, celui qui m'a laissé le plus d'images dans la tête.


Alors je n'ai pas d'accomplissement qui me viennent en tête, donc je vais changer la question et vous raconter le scoop le plus rigolo de ma carrière. Rigolo dans le sens où je n'ai pas cherché à l'avoir. C'était la première médaille d'or à Barcelone de Marie-José Pérec. Le soir, se déroulait la finale de Marie-Jo, mes collègues avaient décidé de prendre leur voiture pour se rendre au stade de Montjuïc. J’avais, pour ma part, décidé de m’y rendre à pied, étant de Perpignan, Barcelone, c’est chez moi, c’est ma ville. Je monte donc via les marches avec mon Nagra, car je suis journaliste et je ne me déplace jamais sans. Je rejoins Jean-Yves Dhermain qui commente la course. On est tous debout, elle gagne, l’ambiance est magnifique. Il prend son Nagra pour aller l'interviewer. Il voit que j’ai le mien et me propose de l'accompagner pour que j'interviewe Jacques Piasenta l’entraîneur, pendant que lui faisait l’interview de Marie Jo. On arrive donc dans les coulisses du stade. Marie José Pérec est entourée d’une nuée de journalistes. De mon côté je commence, je sors mon Nagra pour interviewer "Pia" qui est tout seul. Puis Marie-Jo aperçoit son entraîneur, et pique un sprint, laissant évidemment sur place les journalistes, pour le rejoindre. Pendant ce temps j’étais en train d’enregistrer. Il se prennent dans les bras, se mettent à sangloter "on l'a fait, on l'a fait”. D’ici que mes camarades arrivent, j’avais tout sur la bande, et je ne l’avais pas mérité du tout, si ce n’est d’être au bon endroit au bon moment. Du coup, je suis passé je ne sais pas combien de fois sur Europe 1."


Vous employez souvent l’expression “mettre une armure” pour aller travailler. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce ressenti ?


"Je parle de cette armure, puisque tous les matins, lorsque nous allions travailler, on se demandait, qu’est-ce qu’ils vont encore nous trouver aujourd’hui. Malheureusement, il y avait aussi les autres autour, qui au lieu de les arrêter, se taisaient, ou riaient en même temps. Nous nous sentions seules, mais heureusement, nous avions la chance d’être trois. C’est pour cette raison que je ne me voyais pas titrer mon roman autrement que “Nous étions trois”. Il n’était pas question de parler de ce que moi j’avais vécu, parce que nous l’avions vécu ensemble, et on s’est soutenues. Toute seule, je ne sais pas comment ce serait terminée cette histoire-là.


Des fois nous étions tout étonnées qu’il ne se soit rien passé de la journée. Il fallait toujours être sur le qui-vive. Il n’était pas question de laisser passer. Il était hors de question de faire comme si l’on avait pas entendu, mais en même temps, il fallait toujours trouver la bonne répartie. Répondre avec humour, parce qu’ils n'attendent qu’une chose : que l’on s’énerve pour pouvoir nous traiter d’hystériques.


C’est pour ça que j’emploie ce terme d’armure. La moindre faille, ils s'engouffrent dedans. Pendant toutes ces années, c’était “ne montre pas de faiblesse”. Pas question de pleurer. Ce n’est pas si simple.


Hormis les remarques sexistes, il y avait aussi la peur de se voir refuser un sujet ou un reportage, parce que l’on était une femme. Lorsque j’étais sur Europe 1, un collègue m’a interdit de cyclisme, alors que j’adorais ça. J’adorais être sur la moto, faire les points etc. Il a fallu que ce personnage en question ait un accident, et soit donc absent plusieurs mois pour que je récupère le cyclisme. C’est même lui qui a appelé le service des sports pour que je couvre les classiques de printemps, puisqu'il savait pertinemment que j’étais la seule à pouvoir le faire en solo. Je m’étais alors dit que son accident l’avait fait réfléchir, mais quand il est revenu, je n'ai plus vu un coureur.


Quelques fois on m’a envoyé en tant que numéro 2 avec Jean-Paul Thévenet, qui était très bien, couvrir les 24h du Mans, où il m’avait dit “mais je ne comprends pas tu travailles très bien en équipe”. Donc cette personne avait réussi à convaincre tout le monde que j’étais incapable de travailler en équipe. Quand je parle d’armure, il ne faut pas craquer. Bien que les rumeurs soient fausses, elles laissent toujours des traces. Donc il y avait toujours des doutes sur le fait que je puisse travailler en équipe. C’était pas facile de faire carrière dans ces conditions.


Les personnes problématiques ne sont pas majoritaires, mais il suffit qu’il y en ai une voire deux pour que ça pourrisse votre carrière et votre vie."


Pourquoi avez-vous décidé d’utiliser des noms de personnages fictifs dans votre livre ?


"Dans le livre, j’ai tout décalé, j’ai changé les noms, c’est une rédaction fictive mais tout ce que je raconte au niveau professionnel, je l’ai vécu. Je voulais dénoncer des comportements et non des personnes. Si j’avais donné les noms, on se serait focalisé sur ça et non sur le problème de fond. Il n’y a qu'à voir le documentaire de Marie Portolano, qui est devenu l’Affaire Ménès. Je suis très contente de ne pas avoir mis les noms, j’avais senti que ça allait biaiser le but du roman, qui est de dénoncer ces comportements de l’époque, et qui sont toujours les mêmes aujourd’hui. Si les comportements avaient évolué, je n’en aurais même pas parlé."


Est-ce que vous avez vu des améliorations dans ce domaine durant votre carrière ?


"Lors de ma carrière de journaliste sportive, pas vraiment. Dans le livre je parle d’un collègue qui m’avait appelé dans son bureau, et qui s’était déshabillé de la taille jusqu’au pied. Je ne sais pas quel était son but. Comme je suis sensible aux voix, quand il m’a appelé, j’ai senti qu’il me préparait quelque chose. Toujours cette histoire d’armure. Je ne sais pas d’où m'est venu cette inspiration, mais je me suis dit qu’il me fallait un témoin. Je suis donc venue accompagnée, et lorsque l’on a ouvert la porte, il a fait une drôle de tête. Je n’ai pas eu trop le temps de regarder, puisque l’on m’a tiré hors de son bureau, pour aller voir le directeur du service des sports, où le témoin a dit “il faut que tu sortes la petite de là, elle va se faire violer”.


Ce que je veux dire, c’est que sur le coup, je ne l’ai pas vécu comme une agression sexuelle, contrairement aux autres autour de moi quand ils l’ont su. Parce que justement à cause, ou grâce à l’armure, je m'attendais à chaque fois à ce qu’il trouve quelque chose pour me déstabiliser. Je l’ai vécu plutôt comme une tentative de déstabilisation. Pour moi, il s’était dit, “elle va voir ça, elle va partir en courant, en appelant sa mère”. Je ne lui ai pas fait ce plaisir, je lui ai montré que j'avais du répondant. Et ça a marché, seulement pour mon cas évidemment, dans la mesure où il s’est dit que je ne me laisserais pas démonter facilement, que j’avais les épaules pour ce boulot là.


A partir de ce jour, il m’a foutu la paix. Bon, il s’était quand même bien fait remonter les bretelles, mais sans qu’il y ait de sanction. Mais je pense que quelque part, j’ai forcé son respect. Par ailleurs, on m’a fait remarquer, que depuis que sa fille travaillait dans un milieu également très masculin, il voyait les choses différemment, maintenant, pas quand moi j’étais journaliste. Il n’a pas changé jusqu’au moment où il a pu projeter sur sa fille ce qu’il nous a fait vivre. Il y a eu une évolution, mais on parle d’une évolution sur trente ans."


Vous en parliez tout à l’heure, il y a des femmes du monde du journalisme sportif qui ont pris la parole et qui se sont plaintes de ces comportements inacceptables. Notamment le reportage de Marie Portolano. Qu’est ce que cela vous inspire, qu’aujourd’hui, elles arrivent à prendre la parole sur ce sujet ?


"A l’époque, nous étions les premières, ce que nous avions subi n’était pas normal, mais quelque part, on s’y attendait un peu. On était devant la forêt vierge, aucune femme n’y était jamais passé. On avait pris notre machette, et on avait fait le chemin en coupant les branches pour tracer la route. En revanche, voir que trente-cinq ans plus tard, c’était toujours la même chose, je ne le supportais pas. Pour les jeunes, pas pour moi, ma guerre est finie, je suis sortie des tranchées depuis longtemps.


Une fois que le reportage de Marie est sorti, la réaction de nos confrères a été “mais qu’est ce qu’il leur prend tout à coup ?!”. J’ai même entendu “Oh ça suffit de jouer les vierges effarouchées !”. En 2021.

On a aussi entendu “mais pourquoi le faire avec tant de véhémence”. Mais on a essayé de le faire gentiment, avec humour, mais force est de constater que ça n’a pas marché, ou, du moins, que ça avance tellement peu, qu’on y est encore dans deux-cents ans. Donc je les soutiens dans le fait de prendre la parole et de taper du poing sur la table, en disant “on ne va plus jouer avec vos règles, maintenant on joue avec les nôtres".


Finalement mon livre est bien tombé pour prouver que ce n’était ni nouveau, ni un phénomène de mode. Elles ont pu dire “regardez ce que raconte Hélène, ça fait plus de trente ans que ça dure”. Je suis vraiment fière que mon livre ait pu servir à ça : remettre leur prise de parole en perspective. Ça ne leur a pas pris comme ça d’un coup, ce sont des générations de femmes journalistes sportives qui sont passées par là, qui ont essayé, chacune à leur manière, mais toujours avec le sourire, sans s’énerver, jusqu’au moment où ça explose. On en était toutes arrivées au même point. Il fallait que ça sorte."


Pour clore cette interview, quels conseils donneriez-vous à des jeunes hommes ou femmes qui souhaiteraient se lancer dans le journalisme de sports aujourd’hui ?


"Le même que je donnais à l’époque : vous êtes passionné, allez-y ! Vous allez avoir des obstacles, qui seront différents de ce que j’ai eu. Si vous êtes passionné, il faut y aller ! Il ne faut jamais avoir de regret dans la vie. Quand j’étais avec mon armure, et que j’en ai pris plein la figure, je me disais que si j’arrêtais, je leur prouverais qu’ils avaient raison. Que je n’étais pas de taille.


Mettez-vous bien ça dans la tête : il faut aller jusqu’au bout. C’est quand même un métier fabuleux, où l’on s'éclate. On vit des moments extraordinaires. Ce sont des souvenirs qui restent gravés dans ma tête, et je ne regrette absolument pas d’avoir vécu ça. Tous ces mauvais moments ont noircis le tableau, mais il y a des moments lumineux, qui nous rappellent que ça vaut le coup. Soyez passionnés. Allez-y à fond, comme ça vous n’aurez pas de regret, malgré les moments difficiles que vous vivrez peut-être."





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