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Chicago Bulls 1995-1996 : récit de l'une des meilleures équipes de tous les temps

Dernière mise à jour : 23 janv. 2022


Michael Jordan,Scottie Pippen , Dennis Rodman sur le parquet du United Center

Crédit : Getty Images


Le 18 mars 1995, Michael Jordan change l’histoire de la NBA en trois mots : " I’m back". "Air Jordan" revient en NBA après une première retraite de plus de deux ans. Il fait son retour en fin de saison régulière en ayant et nourrit l’espoir, à 32 ans, après avoir arrêté le basket pour le baseball, de revenir au sommet. Malheureusement, ses espoirs sont vites balayés, en demi-finale de conférence, par les jeunes et talentueux joueurs des Magics guidés par « The Diesel » Shaquille O’Neal.


Cette défaite aussi tôt en playoff confirme que Jordan n’est désormais plus le roi absolu et qu’il a peut être trouver plus fort que lui. « Maintenant , les gens pensent qu’Hakeem est le meilleur joueur. Ils ont raison » déclare-t-il.

Durant l'été, il se reconcentre sur le basket à temps plein. Il décide de ramener une nouvelle pièce au sein de l’effectif des Bulls. Le joueur est questionné au sein du groupe, notamment par son bras droit Scottie Pippen, mais aussi par les médias. Dennis Rodman a un profil atypique. L'ailier des Chicago Bulls fréquente régulièrement les boites de nuit, réalise des teintures de cheveux multicolores. Il est excentrique. Il est l'équipier qui pourrait semer le désordre au sein des Bulls. Mais il est extrêmement talentueux dans le domaine défensif avec près de dix-sept rebonds récupérées en moyenne la saison passée Il est le pari audacieux pour relancer les Bulls.


Dennis Rodman , Phil Jackson et Scottie Pippen discutant en sortie de temps mort

Crédit : Getty Images


Malgré son caractère, Jordan est confiant : "Je ne pense pas qu’il va être un facteur négatif". L’objectif est de canaliser le joueur et de l’utiliser en tant qu'acteur défensif. Les médias questionnent l'âge moyen de l'effectif des Bulls. Jordan arrive doucement sur ses 33 ans, Rodman en a 34 au début de la saison, et Pippen dépasse la trentaine. Mais ce doute sera transformé en force par les Bulls. Ils ne sont pas annoncés comme les favoris pour récupérer le titre. Les journalistes pensent que Houston peut aller chercher son premier Three Peat (trois titres remportés en trois ans) tandis que les Knicks de Patrick Ewing font également partie des favoris.


La saison débute pourtant sous les meilleures auspices. Lors de la rencontre contre les Charlottes Hornets, les Bulls l'emportent facilement et Jordan inscrit quarante-deux points ."Black Jesus" réalise un véritable récital offensif. Au début de l'année, Jordan avait annoncé "que chaque rencontre de la saison sera comme un match de playoffs" . Un Big Three se met en place avec Jordan en pièce centrale, entouré de son bras droit Scottie Pippen et de la recrue Dennis Rodman. "The goat" s'occupe avant tout du scoring grâce notamment à son arme offensive : "le fade-away" (un tir en mouvement en étant déséquilibré généralement vers l'arrière). Pippen est omniprésent : il distribue le jeu pour les autres, marque et défend. Dennis Rodman défend les intérieurs et récupère les rebonds défensif. Les Bulls n'ont qu'un seul objectif : le titre.


Entre les mois de novembre et de décembre, les Bulls remportent treize victoires consécutives. La machine est lancée, elle semble être inarrêtable. La ville de Windy City est la meilleure attaque de la ligue avec cent-quinze points inscrits par match, la meilleure défense en n'encaissant que cent-un points par match, notamment grâce aux efforts défensif de Scottie Pippen. Dès les finales de 1991, il avait montré toute sa panoplie défensive en muselant Magic Johnson. Il est l'un des acteurs clé du premier titre de l'Histoire des Bulls. Kobe Bryant explique même que "défensivement, Scottie Pippen est un génie, il prend les charges, met une très grande pression sur le porteur de balle, bloque les lignes de passes et les tirs et joue avec une grande passion".


L’histoire est en marche le 16 avril 1996, lorsque la franchise de l’Illinois remporte sa 70ème victoire de la saison régulière. Elle détrône l'ancien record de 69 victoires et 13 défaites des Lakers de Wilt Chamberlain pendant la saison 1971-1972. Les Bulls finissent la saison avec 72 victoires pour seulement 10 défaites. Record aujourd'hui battu par les Golden State Warriors qui réalisèrent une saison à 73 victoires pour 9 défaites en 2016.


Jordan finit la saison meilleur marqueur pour la huitième fois de sa carrière tournant à plus de 30 points par match. Il est élu MVP pour la quatrième fois de sa carrière. Rodman conclut la saison avec 14,9 rebonds en moyenne par match, personne ne fait mieux dans la ligue.

Sur le banc, Toni Kukoc est désigné sixième meilleur homme de la ligue (meilleur remplaçant de la NBA) avec treize points inscrits par match, Scottie Pippen finit dans la All-NBA Team (les cinq meilleurs joueurs désignés par la NBA) et All-defensive Team (les cinq meilleurs défenseurs désignés par la NBA), comme Jordan.


Michael Jordan et Scottie Pippen se plaçant sur un lancer franc

Crédit : Getty Images


Mais les résultats de la saison régulière ne leur suffisent pas. Ils sont encore affamés par l’idée de récupérer un quatrième titre en six ans et d’asseoir une véritable supériorité dans l’histoire de la NBA en rentrant dans les livres. Jamais une équipe dans l'histoire de la ligue n'a remporté quatre titres en six ans. Ils veulent récupérer le Saint-Graal de la NBA, le trophée Larry O’Brian. Mais pour récupérer ce trophée, il va falloir battre toutes les équipes sur leur chemin pendant les play-offs.


Les premiers adversaires des Bulls sont les Miami Heat. Ils sont balayés. La franchise de Chicago remporte la série 3-0 sans difficulté. Jordan démarre ces playoffs sur les chapeaux de roue en tournant à 30 points de moyenne. En demi-finale de conférence Est, les Bulls affrontent leur adversaire de toujours, les New York Knicks. C'est une grande rivalité qui s'est installée dans les années 90, au fil a des affrontements en playoff. Patrick Ewing détaille la rivalité Bulls Knicks :"On se détestait entre nous, c'était extrêmement physique, il n'y avait pas de faute avant qu'un des joueurs se mettent à saigner" . Les New York Knicks menés par Patrick Ewing, sont l'un des favoris au titre NBA au début de la saison. Malgré une petite victoire arrachée aux Bulls, les hommes de Jeff Van Gundy font pâle figure et sont battus 4 à 1. The Goat est décisif dans le match 5 en marquant 35 points et les Bulls remportent le match sur le score de 94-81. Ils sont en finale de conférence, prêts à affronter les Orlando Magics, l'équipe qui les avait défait l'an passé. Toujours mené par Shaquille O’Neal, le scénario est différent : les Bulls écrasent Orlando 4-0. Malgré un match 4 serré, les Bulls trouvent les ressources pour s'imposer sur le score de 106-101. Pour la quatrième fois de son histoire, la franchise est sacrée championne de la conférence Est et s'apprête à jouer les finales NBA. Pour remporter le titre tant convoité depuis le début de la saison, il va falloir battre la meilleur équipe de l’ouest de la NBA : les Seattle SuperSonics. La saison 1995-1996 est un grand cru pour eux : 64 victoires pour 18 défaites. C’est le duel tant attendu par les mordus de la balle orange.


Cliché de Jordan pleurant dans les vestiaires après avoir remporté son quatrième titre le jour de la fête des Pères

Crédit : Getty Images


Mené par l’excellent meneur et trashtalker (chambrage entre les joueurs sous forme verbale ou physique) Gary Payton et l’intérieur Shawn Kemp, Seattle pousse les Bulls jusqu'au match six à Chicago dans l'United Center. Malgré un bon match de Gary Payton, les Bulls remportent facilement le match six, notamment grâce à un Jordan décisif, auteur de 22 points. Les Chicago Bulls deviennent les nouveaux champions NBA. "The GOAT" est sacré MVP des finales NBA pour la quatrième fois de sa carrière. Son retour est un succès hollywoodien, d'autant plus qu'il gagne le titre le jour de la fête des Pères, moment sacré dans sa vie. Le sien avait une place toute particulière, le soutenant depuis le début de sa carrière. Il avait été assassiné trois ans plus tôt. Une fois le match terminé, Jordan s’engouffre dans les vestiaires pour pleurer. Submergé par l'émotion, il a inscrit un peu plus son nom dans l'histoire du basket.


Daniel Lumbroso

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